Neolamprologus caudopunctatus : un Cichlidé poussière d'or


Mâle Neolamprologus caudopunctatus.

Que dire pour qualifier notre caudopunctatus... hmm... "Un peu d'or et d'argent dans un monde soit disant dominé par le gris ! " ... voilà une bien belle expression reflétant parfaitement ma pensée vis à vis de ce petit Lamprologini ! Pour ne rien vous cacher, il a été l'un de mes premiers coups de cœur pour le Tanganyika et il reste à ce jour un de mes emblèmes du Tanga ! Et oui, on oublie pas aussi facilement ses premières écailles du Tanga ! Nostalgie quand tu nous tiens ;-) ) Petits, attrayants aussi bien en apparence qu'au niveau comportement ! Bref un Cichlidé du Tanganyika qui vaut la peine d'être maintenu !


Description :


Jeune femelle Neolamprologus caudopunctatus.

Le Neolamprologus caudopunctatus, petit cichlidé endémique au lac Tanganyika, vit en milieu naturel, entre 5 et 20 m de profondeur dans un biotope mêlant plage de sable et roches isolées. On le trouve dans toute la partie du sud du lac depuis Kapampa en République democratique du Congo jusqu' à Mamalesa Island en Tanzanie en passant par la Zambie ! D'une taille relativement modeste, environ 8cm, le mâle se distingue essentiellement de la femelle par la présence d'un liseré jaune orangé sur le bout de la caudale et aussi par sa taille légèrement supérieure (environ 0.5 cm de plus!). En ce qui concerne la coloration, on note la présence d'un liseré jaune intense au niveau de la dorsale qui est également jaunâtre-orangé. Le corps reste beige rosé mais il peut être parfois rehaussé d'un damier (barres verticales ??) gris foncé suivant l'humeur du poisson (état de stress ou d'excitation)! Les pelviennes, d'un bleu nacré, ajoute une petite touche de couleur à cette petite perle déjà bien colorée !

Il est relativement facile de se procurer quelques spécimens de Neolamprologus caudopunctatus ! On peut trouver son bonheur dans de nombreux magasins spécialisés en Cichlidés, mais dans ce cas, il vaut mieux être vigilant quant à la souche et la qualité du poisson, ou alors chez certains éleveurs amateurs du Tanganyika (il vaut mieux privilégier cette solution afin d'être le mieux renseigné quant à l'origine de vos écailles convoitées ! )




Comment les maintenir dans des conditions adéquates :

Ce petit Cichlidé robuste se contente d'un bac d'une centaine de litre en maintenance spécifique pour un seul couple. Au départ, mieux vaut commencer avec un petit groupe de juvéniles, mais au fur et à mesure qu'ils grandissent ils se supportent de moins en moins... Donc dès qu'un couple commence à se former, il vaut mieux enlever les autres individus sous peine de se retrouver avec quelques Neolamprologus caudopunctatus en piteux état ! Petite anecdote je disposais de quatre individus dans un bac de 450L, un couple s'est formé puis s'est mis à frayer... Croyez moi, même avec une surface de sol relativement conséquente, les deux autres caudo se sont vite faits remettre en place (nageoire caudale déchirée, quelques écailles en moins....). En ce qui concerne l'aménagement du bac, il vaut mieux mêler sable fin, coquilles, et roches pour créer quelques anfractuosités voire des pots de fleur... En effet, ils peuvent très bien aménager eux même une chambre nuptiale au beau milieu des roches ou tout simplement utiliser des logis préexistants (coquilles, pots de fleur, noix de coco...).

Niveau cohabitation, même si il sait se faire respecter, il vaut mieux éviter de le maintenir avec de grosses espèces qui risqueraient de le prendre pour une proie ! Par ailleurs, respectez également les régimes alimentaires. il ne vaut mieux pas les maintenir avec des espèces exclusivement végétariennes ! Il en va du bien être de vos poissons ! On peut commencer à le faire cohabiter avec d'autres espèces dans un volume supérieure à 160-200L. Tournez vous vers quelques pétricoles sympathiques ou quelques conchylicoles, ça marche plutot bien avec les petits Telmatochromis ! Si vous pouvez leur offrir plus grand, vous pouvez très bien introduire quelques Cyprichromis leptosoma ou jumbo et pourquoi pas quelques cichlidés à palette ! Bref les choix sont multiples !


Comportement :

Plutôt grégaires à l'état juvénile et subadulte, ils sont à cette période assez calme aussi bien au niveau intraspécifique qu'interspécifique.

Rien ne change au niveau interspécifique lors de la formation de couple, ils gardent un petit territoire où ils aménagent généralement leur chambre nuptiale. Malgré leur taille modeste, ils savent très bien maitriser plus gros qu'eux grâce à leurs petits coups de gueule rapides et efficaces !

Au niveau intraspécifique, c'est totalement différent ! A présent, les individus matures s'apparient en couple et il n'y a plus de structure type "groupe" ! Chacun des couples ainsi formés possède un territoire qu'il défend jalousement ! Si un Neolamprologus caudopunctatus s'avise d'entrer sur les terres de 2 caudos unis , il se fera violemment pourchasser. Il en va de même si un autre couple essaie de s'installer sur un territoire trop limitrophe ! Bref dans un grand bac offrant de multiples territoires et cachettes, il est possible de garder plusieurs couples mais dans un aquarium de faible volume, cela devient beaucoup plus compliqué !


Alimentation :

En milieu naturel, c'est un poisson planctophage, il se nourrit essentiellement du zooplancton qui passe à sa portée. En aquarium, ils sont peu regardant quant à la nourriture ! Ils acceptent tout. On peut leur offrire du krill de petite taille, cyclopes, daphnies, mysis, pâté maison à base de fruit de mer, nourriture à grande tendance végétale... Il vaut mieux cependant éviter les nourritures trop riches qui pourraient causer quelques troubles intestinaux. Ce sont des poissons très gourmands qui réclament souvent à manger mais il faut respecter le jour de diète hebdomadère.

Petite astuce, j'ai souvent eu des sujets N. caudopunctatus parasités à mes débuts (vers intestinaux) ! Un bon moyen de lutte préventive est d'incoporer un peu d'ail finement rapé dans la pâté maison ! En cas de thérapie de choc, le traitement au Fluvermal reste à mes yeux le plus efficace (en comprimé à incorporer dans la nourriture)


Reproduction :


Mâle Neolamprologus caudopunctatus intrigué par ma présence devant son nid

Relativement facile, un couple formé reste uni (je n'ai pour le moment jamais rencontré de cas de polygamie) et pond régulièrement. Une femelle adulte pond environ une quarantaine d'oeufs dans une cavité aménagée, un pot de fleur voir même parfois une coquille (jamais observé chez moi). La femelle reste généralement sur les lieux afin de ventiller et enlever les oeufs non fécondés ; le mâle veille à ce qu'aucune autre écaille entre sur le territoire. Les oeufs d'un blanc-beige adhèrent au support et éclosent au bout de 3 jours. 2-3 jours plus tard, les larves commencent à devenir plus dégourdies mais elles restent encore au niveau de la cavité. C'est seulement 2-3 jours plus tard que l'on peut voir les alevins former un petit nuage entourant la femelle ! Dès la nage libre, on peut les nourrir de micro vers et de nauplies d'artemias et ce plusieurs fois par jour ! La croissance est relativement rapide si l'on ne néglige pas les apports en nourriture riches (comme les nauplies).



Texte et Photos : Jonathan Bouquerel