Lepidiolamprologus hecqui

Enfin un lepidio sans piscine ?
Beaucoup de Lepidiolamprologus nécessite de grands volumes d'eau pour être maintenus dans de bonnes conditions, c'est le cas notamment des Lepidiolamprologus elongatus, kendalli, pleuromaculatus...L'hecqui fait partie quant à lui des petits Lepidiolamprologus dont la taille adulte n'excède pas les 8cm pour le mâles et peuvent donc se contenter de volume moindre. Parmi les plus petits, on trouve également le Boulengeri , Meeli, ainsi qu'une race naine de Pleuromaculatus vivant dans la partie nord du lac (Burundi / Rumonge). Les Lepidiolamprologus hecqui sont des poissons certes grisâtres mais dont les reflets bleutés sous un éclairage diffus m'émerveillent tout le temps. Le corps est généralement beige rehaussé de marbrures noires plus ou moins prononcées suivant l'état d'excitation du poisson, les lèvres bleutés et un léger cercle oculaire jaune donne une petite touche de couleur supplémentaire à cette écaille originaire de la moitié sud du lac (celui peut être de Zambie si il s'agit sp hecqui boulengeri complex). On peut également observer un point noir au niveau de la partie basse de la dorsale (sp hecqui "Zambie"??). D'une taille modeste (8 cm pour le mâle / 6 cm pour la femelle) , le dimorphisme reste difficilement observable, la seul moyen de différencier les couples restent donc la retournette ou éventuellement la différence de taille adulte! Le mieux reste donc d'acquérir un groupe de juvénile afin d'être sur d'avoir un couple!

Lepidiolamprologus hecqui

C'est un peu le boxon concernant les taxons pour ces écailles! Beaucoup de spécimens de ce type sont vendus en tant que Lepidiolamprologus hecqui, cependant, le seul spécimen ayant été décrit en tant que hecqui a été retrouvé mort dans la gueule d'un piscivore! Aucun hecqui n'aurait été importé! D'ailleurs, si l'on suit les discutions du net, il semblerait que l'hecqui soit en fait un meeli! Bref pour le moment la situation est un peu compliquée, il vaut mieux attendre une nouvelle étude aux sujets de ces écailles (meeli - boulengeri - hecqui) afin de mettre en évidence les points communs et les différences.

Un bac pour lepidiolamprologus hecqui :
Comme toujours, deux choix s'offrent à vous, vous pouvez décider de mettre en place un bac spécifique dédié à la reproduction de l'hecqui ou de la maintenir en bac communautaire Tanganyika. Si vous optez pour la première solution, un bac de 200-240L pour un petit groupe de juvéniles pourrait être un bon choix de départ! Il vaudra mieux un bac avec une grande surface de sol plutôt qu'un bac "haut". Au niveau de l'agencement du bac, il vous faudra mettre des coquilles à diamètre assez large de façon à ce que la femelle puisse y pénétrer sans difficulté (grosse coquille d'escargot de bourgogne voire plus gros). Inutile de faire un lit de coquille, ils choisiront une coquille isolée, il vaut donc mieux des coquilles espacées plutôt que regroupées. Vous agrémentez le tout de roches de façon à faire quelques planques pour les sujets dominés! Si vous optez pour un bac communautaire Tanganyika, il vous faudra le maintenir avec des espèces caractérielles si possible ayant un même régime alimentaire. Dans ce cas, optez pour de plus gros volumes (600L par exemple). Il faudra éviter les conchylicoles avec qui il sera en concurrence "territoriale", vous pouvez si vous le souhaitez vous axez sur un bac type lepidiolamprologus avec des espèces plus grandes et pondeurs sur substrat caché ou découvert! La maintenance avec les lamprologues autres que conchylicoles peut se faire sans soucis dans des volumes moindres (400L). J'ai personnellement maintenu cette espèces avec des cyprichromis sans aucun problème également.

Nourriture et comportement :
On va dire que c'est quand même une petite teigne! Il mérite amplement son statut de "grisâtre" et "belliqueux". S'il est dominant, il n'hésite pas à martyriser plus gros que lui! Les intimidations sont assez fréquentes, dans ce cas le poisson prend ses couleurs les plus chatoyantes, les marbrures sont alors d'un noir intense puis il se met en position oblique, tête vert le bas, gueule grande ouverte et se tortille violemment! Entre eux, il n'y a pas de véritable rivalité, du moins je n'en ai pas observé entre les 4 que je possède! Il y a un couple qui se détache du lot et apparemment deux mâles solitaires et lorsqu'il y a un soupçon de rivalité, les deux mâles dominés sont rapidement remis à leur place!

Lepidiolamprologus hecqui

Niveau nourriture, c'est un poisson très gourmand à l'image des autres Lepidiolamprologus! On le nourrira de krill, moule, daphnies, artemia, cyclope, mélange à base de fruit de mer, bref de la nourriture riche! Si possible, on leur procurera du vivant de temps et temps en alterné avec le congelé en complément des habituels paillettes et granulés. Nota que si vous vous procurez des spécimens sauvages, il vous faudra impérativement du vivant et du congelé!

La reproduction :
Pas trop difficile mais il faut posséder des sujets qui s'entendent! Parmi mes 4 sujets qui restaient ensemble au départ (probablement du à leur très jeune âge lors de l'acquisition), un individu s'est rapidement détaché du lot qui squattait les zones rocailleuses! Celui ci, visiblement plus coloré que les autres , et plus débrouillard, partit habiter une grosse coquille d'un diamètre d'environ 6 cm, il avait pourtant à sa disposition d'autres coquilles à diamètre d'entrée inférieure mais il a choisi celle ci ...et quand monsieur a choisi...on ne discute pas!! Il en profita aussi pour aménager le territoire à sa façon et creuser une petite cuvette autour . J'en ai donc déduit rapidement que c'était un mâle! Dès qu'ils eurent leur taille adulte, le mâle dominant alla taquiner un membre du groupe de trois jusqu'au jour ou ce dernier accepta ses avances et élut domicile près de la coquille! Et voilà! Un couple de formé!

Lepidiolamprologus hecqui

Apparemment, une fois formé, le couple à l'air assez stable et ne se quitte plus d'une nageoire. Les jours passent et un après midi, les parades s'intensifient à l'entrée de la coquille.Le lendemain matin, la femelle reste juste au niveau de l'entrée alors que le mâle défend vaillamment le territoire! ouf, enfin, c'est la première ponte! Une petite semaine, et hop, on commence à voir les larves effectuant de petits bonds sur les bords de la coquille!!! La croissance et relativement lente au départ puis s'accélère considérablement par la suite! Il faut cependant nourrir les jeunes assez fréquemment de nauplies d'artémias, ce qui n'est pas toujours aisé! La première ponte n'a pas été très fructueuse, quelques jeunes ont aujourd'hui atteint la taille d'un centimètre mais ils semblent avoir de grandes chances de survie!! Une petite anecdote concernant la reproduction, je maintiens ces spécimens en compagnie d'autres lepidios du type attenatus! Les deux espèces semblent relativement jalouses l'une envers l'autre. Généralement quand le couple de Lepidio "hecqui" décide de pondre, le mâle attenatus empêche l'hecqui de féconder les oeufs et va même jusqu'à dévorer la ponte! Il vaut donc mieux éviter de maintenir deux espèces de lepidio ensemble dans des bacs d'une longueur inférieure à 150cm à moins de pouvoir isoler la ponte!

Texte et photos : Jonathan Bouquerel

NDLR : Retrouvez Jonathan sur son site : cichlidchti.free.fr