Petite histoire de Thoracochromis Brauschi.

Thoracochromis Brauschi est un poisson originaire de la rivière Fwa au Congo. Il s’agit plus particulièrement d’un élargissement de celle-ci qui forme à cet endroit le "lac Fwa". Il est important pour moi de préserver cette dénomination "lac Fwa" car le comportement du Thoracochromis Brauschi est plus proche d’un poisson de lac que d’un poisson de rivière.




Dents Pharyngiennes d'un Thoracochromis Brauschi - Photo de Sylvain Piry.

Mon histoire avec le Thoracochromis Brauschi :

Il est évident que le Thoracochromis Brauschi n’est pas un poisson qui a bonne réputation mais c’est souvent comme cela avec les cichlidés. Je trouve ce poisson particulièrement beau, j’eu la chance de trouver deux mâles et trois femelles à Vichy 2000.

Ces poissons, que je ne connaissais qu’en photo, furent placés avec cinq Steatocranus Tinanti et cinq Benitochromis Nigrodorsalis. Assez rapidement j’ai vu que les Thoracochromis Brauschi n’avaient pas leur place parmis les cichlidés des petits cours d’eau de l’Ouest de l’Afrique. Ce sont des poissons puissants, ils occupent un espace territoriale impressionnant.

Je suis obligé de retirer rapidement les Benitochromis Nigrodorsalis car il sont toujours cachés et continuellement arselés par le mâle dominant Thoracochromis Brauschi. Ceci eut pour résultat le déclenchement de la reproduction des Thoracochromis Brauschi.

Reproduction :

Après avoir creusé pendant trois jours des cuvettes d’une quinzaine de centimètres dans le sable, le mâle parade au centre du bac à la façon d’un Utaka. De temps en temps, il va chercher une femelle qui reste souvent près du sable . Il attire la femelle au centre du bac qui vient se placer en position en "T". Si la femelle n’est pas prète pour la fécondation (oviducte sorti) il la chasse violemment est reprend sa conquête auprès des autres femelles.

Ce petit manège dure quelques jours ce qui permet au mâle de perfectioner ses cuvettes en creusant jusqu’au verre (attention au calage des pierres). Lorsqu’une femelle est prête à pondre, elle retrouve le mâle au centre du bac revêtue de ses plus belles couleurs. Elle vibre devant lui en lui présentant son ventre.

Après avoir vibré tour à tour, le couple descend dans une cuvette. Contrairement à son habitude, le mâle est très calme presque doux.

La reproduction se déroule pendant 45 minutes en position en "T" au centre de la cuvette. La femelle se retire la bouche pleine et le mâle recommence à parader. Pendant un ou deux jour, le couple se revoit tendrement, passé ce délais, le mâle se remet à taper sur tout ce qui bouge.

Les alevins grandissent vite et le sexe ratio est bien équilibré à ph 7,5 et th 12.

Seule la plus petite des trois femelle se reproduit, le nombre d’alevins me parait réduit et semble ne pas dépasser dix. La qualité de l’eau joue certainement un rôle important sur le nombre de petits. Je n’ai pas de relevé des nitrates dans mon bac à l’époque.

Les nitrates de l’eau du robinet se situent aux alentours de 10 mg/l . Les reproductions de cichlidés fluviatiles se succèdent régulièrement avec des quantités d’alevins correspondant aux références que l’on peut trouver dans la littérature. Les Thoracochromis Brauschi feraint t-ils peu d’alevins?

Maintenance :

Comme ce 450 L est réservé aux fluviatiles de l’Afrique de l’Ouest je retirais les Thoracochromis Brauschi et je les plaçais en compagnie de poissons du Malawi (Haplo et M’Buna) dans un 700 L.

Je plaçais les jeunes Thoracochromis Brauschi dans un bac de grossissement.

Dans le 700 L avec les Haplo (Copadichromis Azureus et kadango) c’est extraordinaire ils nagent exactement comme eux, plus particulièrement comme le kadango. Mon bac fait 150 cm x 75 cm x 75 cm, dans un espace d’eau comme ça ils s’éclatent vraiment, ces couleurs aussi sont éclatantes. Au fait, ces couleurs, je vais essayais de vous les décrire.

Description :

La couleur de fond est vert bronze avec le ventre blanc du début de la caudale jusqu’aux nageoires ventrales. Toute la gorge est rouge et barrée de traits noirs dont un qui remonte jusque dans l’oeil. La nageoire dorsale qui est de couleur vert bronze est bordée d’un liseré noir qui va en diminuant dans sa partie molle. La caudale est vert bronze avec des points blancs. La nageoire anale possède quelques ocelles quand aux nageoires paires, seule les ventrales sont remarquables puisqu’elles sont rouge et vert bronze bordées de noir.



Le mâle dominant sait se faire respecter et il est vite devenu la coqueluche de tous les visiteurs. Il fut même surnommé "l’indien" par ma compagne qui n’a pas son pareil pour surnommer un poisson.

Seul le Maylandia Lombardoï lui tient tête, mais d’un point de vue rapidité et gestion de l’espace, le bulldozer Lombardoï ne peut pas lutter, dans ce volume (700 L), aucun poisson ne subit de harcèlement.

Je conseille de maintenir lesThoracochromis Brauschi:

Pour le Malawi : Haplo Venustus, Rostratus, Livingstone, Pseudo Zebra, Lombardoï etc... La maintenance à long terme avec des Copadichromis ne semble pas être astucieuse

Pour le Victoria (que je ne connais que par un ami), je pense que Haplochromis Thick Skin et Pundamilia Nyererei peuvent convenir.

Plus le bac sera spacieux plus les Thoracochromis Brauschi seront beaux. Les mâles atteignent une taille de 14 cm. Les femelles restent plus petites et leurs couleurs sont plus ternes sauf en période de reproduction.

Je souhaite beaucoup de plaisir à ceux qui, comme moi, réussiront à se procurer, je le répète, ce superbe cichlidé.





Texte : Thierry Marie (AFC 1697.50)
Texte paru dans la R.F.C. n°256.
Photos : Sylvain Piry, Raphaël Lang (AFC 0422.94)